vendredi 26 février 2010

Bottle shop

Parce qu'il est des endroits où l'on aime se noyer : s'enivrer l'être.
Tous vos sens sont exaltés. Charmé(e) par le chant des sirènes de la fée musicalité. Les notes de rock, blues, jazz emplissent la pièce pour mieux caresser vos tympans. Les voix de l'humanité, qui grouille ici, s'y mélangent comme dans un cocktail euphorisant, vous entraînant doucement dans un voyage vers le pays, la destination que vous aurez choisie. Car l'ivresse vous conduit au gré de vos envies vers votre chère terre promise.
Étourdi(e) par la lumière tamisée, l'ambiance colorée des silhouettes amusées. Touche, toucher la main de celui ou de celle que vous aurez rencontré(e) au cours du périple.
Eux, je ne sais pas si ils se connaissaient avant, je sais juste qu'ils étaient là, ce samedi soir, assis autour de cette table. Au début séparés par des amis, ils ont été poussés l'un vers l'autre à se retrouver l'un contre l'autre. Ils sont dans leur bulle où ils n'entendent que la voix de l'autre. Les points communs se découvrent, les vêtements se frôlent. La conclusion avant que les autres reviennent sera l'échange de numéro de téléphone. Ils se rappelleront peut être, ou peut être pas.

Alors que mon esprit vagabonde encore sur leurs destins communs...une silhouette m'envoûte et aspire mon attention. Elle est grande, rousse...la description que je pourrais faire d'elle s'arrêtera là, vous la voyez très bien. Vous sentez son aura sur cette image. Dans la réalité de ce samedi soir, c'était beaucoup plus fort. Elle glissait sur le plancher avec ses talons aiguilles...Tous la regardaient. Les femmes comme les hommes la désiraient. Elle portait des bas coutures laissant admirer son tatouage jouant avec la courbe de son mollet avec grâce. Quand elle se mouvait c'était une vraie danse...le tatouage s'animait tel un serpent qui aurait voulu nous charmer. Elle était parmi nous ce soir là cette lady, elle nous vampirisait à volonté.
Je l'imaginais sous sa cape, intouchable, mais en même vulnérable. Elle n'était pas de notre monde pour moi. Elle avait atteint un autre monde. Je suis sortie un instant fumer une cigarette, elle m'a suivi. Nous avons fait quelques pas ensemble s'approchant de plus en plus de la pénombre. Nous ne disions rien, pourtant dans ma tête raisonné un vrai requiem d'échange verbale. Ma cigarette arrivait à sa fin de vie, je fermais les yeux pour mieux sentir son poison me pénétrait, quand je rouvris mes paupières. Elle n'était plus là. Je reviens vers le bar. Elle avait disparu.

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